Les "Salaryman" de Pawel Jaszczuk
Parce qu'il faut bien faire des choix (et que la toile nous en offre "bien trop"), on va dire que Pawel Jaszczuk est la découverte du jour.
D'origine polonaise (né en 1978), c'est après des études en design graphique à Sydney qu'il commencera une carrière de photographe.
Il vit et travail actuellement à Tokyo, au Japon. Son travail oscille entre photographie documentaire et artistique, nous dévoilant une culture quelque peu perdu entre tradition et une modernité peut-être trop vite arrivée. Captant un monde qui se fait déroutant il nous propose d'entrer dans "l'insolite du quotidien".
Les thèmes sont assez variés allant des endormis des trains ("sleeping train"), en passant par des scènes de bondages ("Shibari"), pour finir par les lieux de "débauches plus ou moins fétichistes" ("kinky City").
(Je me rends compte que le terme "insolite du quotidien" n'était peut-être pas adéquate, pour les "Sleeping train" passe encore, mais pour le reste j'avoue que mon quotidien en est assez loin.)
Mais c'est la série "Salaryman" qui a particulièrement attirée mon attention.
Au premier abord, une série d'hommes qui auraient pu malencontreusement croiser le chemin d'un groupe extrémiste anti costard. Oui, j'en rigole parce qu'en réalité mes premières impressions se sont plus tournées sur des scènes de violences, de solitude... mais bizarrement plus je les regarde plus j'y vois aussi des sentiments contraires. Ces photos sont finalement assez dérangeantes par le fait qu'elles peuvent nous paraitre cocasses et pourtant on ne peut s'empécher d'en retirer une certaine misère humaine. On se demande si toutes ces photos sont réelles ou mises en scène et finalement on préférerait en rire, se dire que tout est faux et que non nous ne sommes pas voyeur.
Il semble néanmoins, d'aprés les quelques lignes que j'ai pu trouvé sur cette série, que ces scènes soient bien réelles, mais d'une toute autre explication:
"Au Japon boire beaucoup est une catharsis naturellement acceptée et parfois obligatoire pour l'employé de travail dur.... l'employé ivre fait partie du paysage urbain, respecté par chacun."
Un constat que "l'on envierait presque pour le respect de l'Homme ivre", mais qui dévoile malheureusement à coup sur un certain malaise social et qui plus est un malaise accepté.
